Carte du suivi des nappes phréatiques

L’eau dans l’Orne Caractéristiques ornaises

Le département de l’Orne se caractérise par le fait d’être « tête de bassin » que ce soit en terme topographique ou géologique.

Sur le plan topographique, le département est coupé par un axe Est/Ouest :

  • La partie Nord représente la tête de bassin des rivières côtières de la Manche et de leurs affluents. Ces fleuves sont l’Orne, la Dives, la Touques, la Risle et l’Eure. Cette partie correspond au bassin de l’agence de l’eau Seine Normandie.
  • La partie Sud représente la tête de bassin de rivières affluents de la Loire. Les plus importantes sont la Varenne, la Mayenne, la Sarthe et l’Huisne. Cette partie correspond au bassin de l’agence de l’eau Loire Bretagne.

Sur le plan géologique, le département est également coupé aussi par un axe Nord/Sud :

  • La partie Ouest comprise entre la limite ouest du département et l’axe Nord/Sud passant approximativement par Alençon et Ecouché. Cette partie est constituée d’éléments anciens appartenant au Massif Armoricain.
  • La partie Est comprenant le reste du département. C’est une bordure du Bassin Parisien, formation sédimentaire plus récente. En partant de la limite de la partie Ouest et en allant vers l’Est, les éléments rencontrés sont datés principalement de la fin du Jurassique moyen (-150 Ma) puis du Bathonien (des calcaires) et du Callovien.

Carte des affleurements géologiques dans l’Orne
Document Conseil Départemental de l’Orne « L’eau patrimoine de l’Orne »

La répartition des différents captages1 dans l’Orne correspond bien à la réalité géologique. Ainsi à l’Ouest du département prédominent les captages de surface et dans la partie Est prime le nombre des forages.

L’Ouest du département dispose de ressources en eau souterraine difficiles à mobiliser. Les roches qui constituent cette partie (granite, schiste et grès) sont peu perméables et très peu poreuses. L’eau ne peut y pénétrer que lorsque la roche est altérée (arène granitique) et / ou fracturée. Les nappes2 d’eau seront donc plutôt superficielles, et par conséquent plus vulnérables à des pollutions d’origine accidentelle ou diffuse. Celles-ci sont exploitées par captage des sources ou en creusant des puits. La productivité est en général faible. En contrepartie, les aires d’alimentation associées à ces captages occupent des surfaces relativement limitées sur lesquels il est légitime de penser que des actions préventives peuvent être efficaces à une échéance proche. Toutefois, la réalisation de forage profond (>100 m) dans des zones très fracturées permet de mobiliser des volumes d’eau parfois non négligeables et, bien souvent, de très bonne qualité. Du fait de la nature des roches traversées, des processus naturels de dénitrification se mettent en place. Cependant, ces zones restent assez difficiles à identifier.

Dans la partie Est, les terrains sableux et calcaires, poreux et fissurés sont propices à l’infiltration et au stockage de l’eau. La ressource en eau souterraine est plus abondante mais non excessive. Elle est exploitée soit en captant des sources, soit en créant des forages.

Quelques définitions

1 Le captage d’eau est un dispositif par lequel on puise (source, sous-sol, rivière) l’eau nécessaire à un usage donné. Un captage peut être constitué de plusieurs points de prélèvement. Un captage s’entend ici dans le sens où il alimente une ou plusieurs usines, qu’il est indépendant dans sa conception ainsi que vis-à-vis de la ressource captée.

2 Une nappe est l’ensemble des eaux comprises dans la zone saturée d’un aquifère, dont toutes les parties sont en liaison hydraulique (Margat et Castany).

3 Une ressource peut être considérée fiable lorsqu’elle s’avère suffisamment productive et lorsque sa protection vis-à-vis d’une pollution accidentelle peut être assurée efficacement sans investissement prohibitif.

Du fait de cette problématique « tête de bassin », le principal problème ornais est quantitatif avec des ressources de faibles productivités et souvent très vulnérables. Ceci oblige à abandonner certains captages, tenter d’en trouver de plus fiables3 et interconnecter les réseaux existants sous réserves que les ressources les alimentant soient suffisantes.

Sur le plan qualitatif, le principal problème provient des pesticides, principalement sur les eaux de surface localisés sur la partie occidentale du département.
Des concentrations importantes en nitrates (sans toutefois dépasser les normes de potabilité) sont parfois mises en évidence, sur les captages d’eau potable exploitent les nappes libres (aquifères les plus vulnérables) des calcaires du bathonien et de la craie cénomanienne, dans les zones de grandes cultures.

Au niveau de la région Basse Normandie, le département de l’Orne sollicite le plus la ressource souterraine avec un total de 75%.